2004 – 2012
PRÉSENTATION
Le massif des Huang Shan, ou Montagnes Jaunes, est situé dans la province chinoise de Anhui et a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1990. Situé à environ 1800m d’altitude, il est composé d’une succession de pics granitiques, de petits vallons, de pins millénaires souvent perdus dans les nuages, qui vont et viennent au gré des vents.
CONCEPT
Comment un photographe suisse, résidant au pied des Alpes, à deux pas du sommet de l’Europe pourrait-il appréhender les Montagnes Sacrées de Huang Shan ? La beauté mystérieuse de ces pics reculés se retrouve dans l’iconographie chinoise depuis près de trois mille ans. J’ai pensé qu’il fallait les voir autrement et l’utilisation d’un appareil photo panoramique en position verticale s’est vite imposée, afin de se rapprocher des rouleaux de peinture que l’on peut admirer dans les musées.
EXPÉRIENCE
Atteindre la montagne commence par un parcours initiatique de 4000 marches d’escaliers, pour se rendre compte, une fois arrivé au sommet, qu’il y a un téléphérique… En fait, ce n’est qu’un avant-goût des jours à venir.
La météo : rarement ensoleillée, souvent nuageuse, avec 300 jours de pluie par an, constitue à elle seule déjà un challenge. Et quand la pluie s’apparente à une mousson durant plusieurs jours, la tension monte un peu. Mais, entre averses, brouillards et vents, et parfois accalmies bienvenues, j’ai parcouru entre 15’000 et 20’000 marches d’escaliers par jour. Sac au dos de 4h30 à 20h00, la nourriture rare et pas vraiment gastronomique, j’ai perdu environ 1kg par jour, ce qui représente un autre challenge au bout d’une semaine.
Cet environnement requiert une organisation et un équipement adaptés au travail en autarcie complète. L’éloge de la patience. Imaginez de monter et descendre durant trois heures pour atteindre un endroit précis, un endroit d’où les photos doivent être belles. Sauf que le ciel est bouché et la pluie persistante. Deux heures d’attente pour réaliser enfin six photos pendant les dix minutes d’accalmie, puis ranger et revenir par le même chemin, trois heures de montées et descentes. La photo Ba Yin Niao témoigne de cet instant magique où la montagne s’est dévoilée au photographe pendant quelques minutes.
La plupart des visiteurs, ne restant dans la montagne qu’un ou deux jours, redescendent dans la vallée sans rien avoir vu. Séjournant pendant des périodes de dix jours, j’ai toujours pu revenir avec des images.
CAMERA
Mon premier passage dans les Huang Shan faisait partie d’un long voyage en Chine. Je n’avais pris que mon Hasselblad XPan qui est un remarquable appareil, très adapté aux voyages. Tous mes séjours suivants, j’ai utilisé un Fuji GX617 qui s’est avéré l’appareil idéal, pour moi, dans cette expérience qui s’est étendue sur plusieurs années.
Interested in my Art Photographs ?